[J’ai vu] Solange et les vivants de Solange te parle (Ina Mihalache)

Solange te parle

Projet financé par des contributeurs Ulule (en partie), Solange et les vivants est une courte production d’environ 1h07 d’Ina Mihalache, vidéaste et artiste, connue pour sa chaîne de vidéos originales sur Youtube.

Elle signe un long métrage osé dont le synopsis est assez curieux pour marquer le spectateur et la spectatrice.

Synopsis : Solange est une jeune parisienne solitaire qui gagne sa vie en transcrivant des conférences universitaires. Devenue subitement sujette à l’évanouissement après avoir refusé d’ouvrir sa porte à un livreur insistant, elle bénéficiera de l’attention de diverses personnes qui se relaient auprès d’elle pour ne plus la laisser seule : le propriétaire de son appartement, une jeune maman, une journaliste et même son ancien petit ami.

Affiche de Solange et les vivants 2016

Entre O.V.N.I. et comédie dramatique, Solange et les vivants ne sait pas bien sur quel pied danser. On pourrait dire que Solange fait du Solange. Elle mêle de nombreux éléments de sa mise en scène habituelle, celle qu’on retrouve dans chacune de ses vidéos sur Youtube avec d’autres éléments plus classiques, tels que des moments plus biographiques où l’on sent qu’elle a mis beaucoup d’elle-même, de sa famille et de ses origines.

Film d’autrice et d’artiste, Solange et les vivants part d’un pitch original qui met en scène une galerie de personnages tendres, avec l’apparition furtive de Charline Vanhoanacker. Mais le scénario n’a rien de classique. J’ai surtout eu l’impression de voir une suite de vidéos Youtube, de petits clips ou de courts métrages, c’est d’ailleurs peut-être en court métrage que ce long aurait eu toute sa pertinence.

Reste une touche Solange, un style bien à elle qui frappe par sa lenteur et cette volonté de sortir des carcans rythmés d’un cinéma bien trop connu. Sortir des sentiers battus et proposer quelque chose de différent : c’est cela que fait Ina Mihalache, même si c’est de sa différence dont elle parle. On la sent un peu à côté de son sujet, non pas dans l’écriture toujours aussi riche et merveilleuse, mais plutôt dans la mise en scène, les mouvements de caméra étant maladroits et le côté statique de certains plans nous laissant voir un côté amateur et moins léché qu’il n’y paraît.

J’ai ressenti que Solange nous emmenait encore plus profondément dans son personnage dépressif pour parler justement de la nécessité d’admettre que les artistes n’ont pas la vie facile et qu’une lutte infernale se livre dans sa tête. Pour autant, ce film traduit moins bien l’engagement d’Ina Mihalache, celui qu’on retrouve dans ses magnifiques vidéos sur Youtube. Quelques clins d’oeil viennent çà et là, investir le champ de l’absurde, comme la scène où Solange regarde la télévision avec son voisin, lors d’une émission sur des tampons hygiéniques. Cependant, il manquait de cette splendeur et de ce peps, il manquait de la désinvolture et du politiquement incorrect dans ce film où le personnage de Solange paraît plus plat qu’à son habitude.

Reste que comme je le disais, l’écriture et la manière dont elle dit ce qu’elle écrit nous offrent de très bons moments en si peu de temps.

Signé Tassa


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