J’ai vu – Les films vus récemment [septembre – octobre 2021]

Cette rentrée, j’ai décidé de reprendre contact avec le cinéma en regardant des films et en rattrapant mon retard. Il fut une époque où j’étais abonnée à des magazines de cinéma et où je cochais consciencieusement les titres de films que j’avais envie de voir au cinéma en lisant avidement les critiques et les résumés.

Je vous fais une petite liste de ce que j’ai vu ces derniers mois en deux catégories : « Je recommande« , « A regarder… ou pas » :

Je recommande :

Call Me by Your Name

Synopsis : Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. 

De Luca Guadagnino ; Par James Ivory, André Aciman

Avec Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg

Mon avis : ⭐⭐⭐⭐/ 5 Une parenthèse enchantée, le temps d’un été. Ce film adapté du roman éponyme par James Ivory (réalisateur des Vestiges du jour) suit les premiers frémissements amoureux d’un adolescent dans la campagne italienne. A la faveur d’une image et d’une photographie impeccable, le réalisateur capture le jeu magnifique d’acteurs sublimés par la simplicité des situations et des scènes. Armie Hammer est plus beau que jamais, Thimothée Chalamet se révèle un acteur incroyable, charismatique et sur le fil, Amira Casar fait de très jolies apparitions. Contemplatif mais aussi sensible, le film saisit des instants dramatiques et des moments de grâce sans entrer dans le pathos, en filmant les corps au plus près. On entre dans la famille d’Elio Perlman comme si nous y étions invités. Un bijou romantique et érotique, même si je conseille de lire, comme moi, le roman juste avant, puisque la fin n’est pas exactement semblable.



Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn

Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, de Cathy Yan ; par Christina Hodson, Chuck Dixon

Avec Margot Robbie, Mary Elizabeth Winstead, Jurnee SmollettElla Jay Basco et Rosie Perez avec aussi Ewan McGregor

Synopsis : Lorsque Roman Sionis, l’ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s’en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n’a d’autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…

Mon avis : ⭐⭐⭐⭐/ 5 J’ai loué ce film à reculons, en pensant qu’après avoir vu la bande-annonce j’avais déjà tout vu, mais je me suis trompée. En croyant que ce film serait au mieux un produit marketing autour de la figure de Harley Quinn, j’ai failli louper un film drôle et divertissant. Mêlant genèse de personnages célèbres des comics tels que Black Canary ou Renee Montoya, renouant avec les codes des super-villains movies, l’on voit que ce film n’est pas véritablement comme les autres. A la fois un peu lisse, attendu, mais aussi un peu dégoûtant et très rose bonbon, la réalisatrice Cathy Yan offre à la franchise un excellent opus avec du caractère, du rythme et de l’humour ainsi qu’une belle identité visuelle. J’ai adoré les personnages et j’ai adoré l’intrigue. J’ai donc hâte de retrouver un jour la fine équipe. Malgré quelques faiblesses parfois dans les ficelles scénaristiques et les facilités (dont la disparition totale du Joker), Margot Robbie, actrice principale et productrice du film, prouve encore une fois qu’elle crève l’écran à chaque apparition. Entourée de femmes, elle propose un cinéma de genre qui n’a rien à envier aux blockbusters bodybuildés et testostéronés.

Les cerveaux

Réalisé par Jared Hess, avec Owen Wilson, Kristen Wiig, Jason Sudeikis, Zach Galifianakis

Synopsis : L’histoire incroyable mais pourtant vraie d’un banal convoyeur de fonds qui en dépit d’un plan grotesque a réussi l’un des plus gros hold-up aux États-Unis avant de se faire doubler par ses complices tous plus incompétents les uns que les autres. Une comédie invraisemblable mais véridique avec Zach Galifianakis au meilleur de sa forme.

Mon avis : ⭐⭐⭐/ 5 En quelques mots : un casting formidable, un scénario original, des dialogues jouissifs, des rebondissements géniaux et délirants et de l’absurde qui sonne juste. Un niveau d’incompétence des personnages élevé au plus haut niveau du cinéma comique américain. J’ai adoré et j’ai passé un bon moment !

Bad Boys for Life

De Adil El Arbi, Bilall Fallah, scénario de par Chris Bremner, Joe Carnahanavec Will Smith, Martin Lawrence, Vanessa Hudgens

Synopsis : Les Bad Boys Mike Lowrey et Marcus Burnett se retrouvent pour résoudre une ultime affaire.

Mon avis : ⭐⭐⭐/ 5 Ce film est dans l’ère du temps. Deux flics, proches de la retraite, sont confrontés à une affaire qui les dépasse. On croirait un pitch peu original, dix mille fois ressassé dans le cinéma hollywoodien des années 90. Pourtant, avec beaucoup d’humour, de références à la culture hollywoodienne, avec un rythme effréné, un casting excellent et un bon scénario, les réalisateurs parviennent à nous surprendre pour la énième fois. Un divertissement jouissif.

Les Têtes de l’Emploi

De Alexandre Charlot, Franck Magnieravec Franck Dubosc, Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison

Synopsis : Stéphane, Cathy et Thierry sont les meilleurs employés de l’Agence pour l’Emploi de leur ville. Mais leurs résultats sont tellement bons que l’agence va devoir fermer faute de chômeurs ! Les trois collègues ont alors la folle idée de créer du chômage pour sauver leur poste.

Mon avis : ⭐⭐/ 5 Passées les premières minutes de génie du film, le scénario entre dans une longue séries de scènes un peu pathétiques. Pourtant le début est prometteur et à mourir de rire. Quelques scènes viennent relever un défi : une critique acerbe de la société actuelle. L’arroseur arrosé. Puis, cela devient vite une suite de clichés étranges, caricaturaux et répétitifs sur le monde du chômage. On retiendra surtout la performance du trio de tête, Dubosc, Demaison et Zylberstein sont tout simplement extraordinaires dans un long métrage qui patauge dans la semoule et termine mollement.

A regarder … ou pas :

Les Jardins du Roi ; de Alan Rickmanpar Alison Deegan, Alan Rickman

Avec Kate Winslet, Matthias Schoenaerts, Alan Rickman

Synopsis : Artiste aussi douée que volontaire, Sabine De Barra conçoit de merveilleux jardins. En 1682, son talent lui vaut d’être invitée à la cour de Louis XIV, où le célèbre paysagiste du roi, André Le Nôtre, fasciné par l’originalité et l’audace de la jeune femme, la choisit pour réaliser le bosquet des Rocailles. Ce sera une pièce maîtresse des jardins, la salle de bal à ciel ouvert du nouveau palais que le Roi Soleil souhaite créer à Versailles pour éblouir l’Europe. Tout en donnant son maximum et en menant l’incroyable chantier pour terminer à temps, Sabine s’aperçoit vite qu’à la cour, le talent ne suffit pas : il faut aussi maîtriser l’étiquette et savoir naviguer dans les eaux troubles des intrigues. La jeune femme défie les barrières sociales et celles liées à son sexe ; elle noue même une surprenante relation avec le roi et gagne la confiance du frère du souverain, Philippe. Au-delà des interdits et des passions, au coeur d’une cour sur laquelle le monde entier a les yeux rivés, Sabine et Le Nôtre vont tout donner pour porter le rêve de leur vie malgré les obstacles…

Mon avis : ⭐/ 5 Ce film se déroule à Marly, à Versailles et dans un Paris du XVIIe siècle, pourtant il a été entièrement tourné en Angleterre par Alan Rickman. Brossant le portrait d’une femme paysagiste qui travaille avec Le Nôtre, Alan Rickman prend le pari de raconter une histoire qui n’a jamais existé pour parler de femmes et d’amour, plutôt que de jardins et de roi. Si les apparitions de Rickman en Louis XIV sont chaleureuses et font sourire, Kate Winslet est peu convaincante. Seul Matthias Schoenaerts, juste beau, vient apporter quelque chose de mystérieux dans tout ce film tout cousu de fils blancs. On s’ennuie, on regarde le temps passer très, très lentement et on se demande la raison de tout cela. Au final, c’est une romance et un film à costumes qui ne resteront pas dans les annales.

Rebecca

Rebecca (2021) – un remake; de Ben Wheatley par Jane Goldman, Joe Shrapnel

Avec Lily James, Armie Hammer, Kristin Scott Thomas

Synopsis : En Angleterre, une jeune mariée s’installe dans le domaine familial de son époux, où elle est poursuivie par l’ombre obsédante de la première femme défunte de son mari.

Mon avis : ⭐/ 5 Je n’ai pas grand chose à dire à part que ce remake dépouille complètement l’original de sa raison d’être. Adapté du roman de Daphnée du Maurier puis d’une première adaptation par Alfred Hitchcock, devenue culte mais n’ayant jamais trouvé son public à l’époque, cet opus est un échec qui va à contresens. Lily James affaiblit le personnage de l’héroïne la rendant tout juste bonne à pleurnicher et à avoir l’air effrayé. Armie Hammer ne sert à rien dans ce film, alors même que la figure du mari et du veuf devrait prendre de l’ampleur jusqu’au dénouement final. Rebecca, personnage fantômatique est réduite au silence et ses apparitions fugaces finissent par desservir le scénario. Presque tout tourne autour des scènes qui concernent Kristin Scott Thomas, interprétant la gouvernante obsédée par Rebecca. En bref, une mauvaise réalisation, un mauvais jeu pour les acteurs (sauf Kristin Scott Thomas), un décor de pacotille, une musique rébarbative, un scénario faiblard dans un ensemble bancal. Une vision peu moderne qui s’est perdue dans les méandres de Netflix. 

Mulan

Mulan, en live-action,  de Niki Caropar Lauren Hynek, Rick Jaffa ; avec Yifei Liu, Donnie Yen, Gong Li

Synopsis : Lorsque l’Empereur de Chine publie un décret stipulant qu’un homme de chaque famille du pays doit intégrer l’armée impériale pour combattre des envahisseurs venus du nord, Hua Mulan, fille ainée d’un vénérable guerrier désormais atteint par la maladie, décide de prendre sa place au combat. Se faisant passer pour un soldat du nom de Hua Jun, elle se voit mise à l’épreuve à chaque étape du processus d’apprentissage, mobilisant chaque jour un peu plus sa force intérieure pour explorer son véritable potentiel…
Commence alors pour Mulan un voyage épique qui transformera la jeune fille en une guerrière aux faits d’armes héroïques, honorée par tout un peuple reconnaissant et faisant la fierté de son père.

Mon avis : ⭐/ 5 La crise du COVID19 a eu raison de ce blockbuster au budget colossal. Adaptation du dessin animé Mulan de Disney datant de 1998, le film fut un échec commercial et international. Sans rentrer dans les détails des polémiques qui ont jalonné la sortie du film, je vous livre mon avis honnête : je n’ai pas du tout aimé ce long métrage alors même que l’original reste un de mes Disney préférés, puisqu’il est bien le seul à proposer une femme Disney n’étant pas une princesse et asiatique qui plus est. Je salue par ailleurs l’effort du choix d’un casting magnifique et asiatique. Cependant, j’ai détesté le clinquant et la fausseté des décors, comme rendus « exotiques » plus par ignorance que par goût, car sans documentations véritables sur la culture chinoise. Là où le dessin animé de 1998 avait ses propres raisons d’exister, à une époque où le sexisme, le machisme et les discriminations raciales étaient peu évoqués, les temps ont changé, nous sommes en 2021 mais le message a peu bougé, il s’est même abîmé. Le scénario veut plaire, paresseusement aux Chinois plutôt qu’au reste du monde et avec complaisance justement. Ainsi, certes on oublie la romance et on oublie la femme déguisée en homme pour avoir une guerrière et une sorcière, mais on efface complètement la « légende » de Mulan pour en faire quelque chose de peu crédible. Si les effets spéciaux sont beaux, ils sont absurdes (cf. on se demande ce que fait le Phénix de Harry Potter dans le film !!!), les combats d’arts-martiaux sont laids, les dialogues sont ennuyeux et ennuyants. Et derrière tout cela, alors même que les Etats-Unis mènent une lutte contre la concurrence chinoise d’un point de vue géopolitique, le film dépeint la gloire d’une Chine impériale sans proposer de critique de fond, ne serait-ce qu’à l’arrière-plan ou implicitement. Un regret, peut-être, de ne pas avoir connu un passé aussi riche et glorieux ? Un film naïf, même un peu niais, et terriblement chiant. Un ennui total mais une belle histoire de femme et d’émancipation pour les enfants. Enfin… l’émancipation aurait pu être totale mais elle n’aurait pas plu à certains… ainsi ne peut-elle s’émanciper que des hommes et des femmes mais pas de son père, ni de sa famille…

Signé Tassa


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